Blanchiment d’argent : comment l’Algérie s’est retrouvée sur la « liste noire » de l’UE (et compte s’en sortir)
Au-delà du choc provoqué par l’annonce de Bruxelles dans les milieux d’affaires, Alger a envoyé un message « constructif » à la Commission européenne pour updater, urgemment, ses dispositifs.
La Commission européenne a publié, mardi 10 juin, sa liste actualisée des pays à « haut risque » en matière de blanchiment d’argent. L’exécutif européen s’est aligné sur la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), organisme international chargé d’évaluer l’action des États en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
La Commission européenne a ajouté aux pays à haut risque, qui font l’objet d’une surveillance accrue, l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Laos, le Liban, la Principauté de Monaco, la Namibie, le Népal et le Venezuela. Et elle a retiré de la liste l’île de la Barbade, Gibraltar, la Jamaïque, le Panama, les Philippines, le Sénégal et l’Ouganda, en plus des Émirats.
« L’identification et la liste des juridictions à haut risque demeurent un outil essentiel pour préserver l’intégrité du système financier de l’UE », a souligné Maria Luís Albuquerque, la commissaire européenne en charge des services financiers.
Dans la sphère économico-financière à Alger, c’est la douche froide. « Déjà que l’Algérie ne brille pas par son attractivité, une telle annonce n’arrange rien », commente un avocat d’affaires à Alger. « Ce que cela veut dire ? Tout simplement que nous ne respectons pas les règles de la compliance en matière financière, que nous sommes un pays paria, où règnent le cash et le marché noir des devises, un pays où il n’y a pas de traçabilité possible des flux. Nous avons besoin d’une nouvelle politique monétaire et financière », s’emporte un homme d’affaires algérois.
Pour autant, nuance l’avocat, « il ne s’agit pas d’un dispositif de sanctions. C’est un avertissement, certes sérieux, que l’on devrait prendre en compte ».
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